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Socialisme ou Social-démocratie?

Nicolas Maury

Savoir faire la différence entre le « Socialisme », la « Social-démocratie », comprendre les enjeux et différences sémantiques à gauche

Qu'est ce que le Socialisme?

Du Latin « socius » qui signifie en groupe, le terme Socialisme fait son apparition en 1827 dans les écrits de Saint Simon.
Le Socialisme est un régime social caractérisé par la propriété sociale des moyens de production et par la suppression de l'exploitation de l'homme par l'homme, par la satisfaction des besoins croissants comme mobile fondamentale sur la base de forces productives très développées.


Il se caractérise comme un nouveau rapport de production fondé sur la coopération entre tous les producteurs. Ceci est rendu possible parce que les grands moyens de production et d'échange sont devenus propriété du peuple, de la société (formes variables de propriétés: propriété de l'Etat, du peuple, ou par des coopératives).


Dans le Socialisme disparaît le salariat, c'est à dire l'exploitation par les capitalistes, qui est remplacé par un travail qui doit satisfaire les besoins matériels et culturels croissant de la société: « de chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail »


Le Socialisme Scientifique (en opposition au socialisme utopique et libertaire) est une étape vers une société Communiste. Il y a un lien direct entre Socialisme et Communisme.


(Les auteurs et théoriciens du Socialisme Scientifique: Karl Marx, Friedrich Engels, Lenine, Rosa Luxembourg, Karl Liebnecht, Jean Jaurés, Jules Guesde, Antonio Gramsci, Paul Lafargue...)


Les autres formes de Socialisme:


-Le Socialisme Utopique, né entre 1820-1830, il est théorisé par Saint Simon, Fourier, Proudhon, Blanc, Owen...
Il prône la création d'une société idéale, égalitaire, d'abondance,sans distinction. Il a une vision idéale de l'homme. On le défini comme un Communisme Primaire car repose sur la cogestion et le développement harmonieux.
-Le Socialisme Libertaire est un héritié de la Première Internationale (ses auteurs sont Bakounine, Kropotkine, Makno, Chomsky...), il apparaît dans les écrits en 1793.
-Le National Socialisme (connu sous le nom de NAtional soZIalism)


La Social-démocratie, le réformisme plutôt que le Socialisme


La Social-démocratie est un héritage du marxisme (Socialisme Scientifique), elle est l'appellation de la IIème Internationale fondée en 1889 à l'initiative de Friedrich Engels. Déjà en son sein un courant réformiste s'oppose au courant révolutionnaire (E Bernstein en 1899).


La première Guerre Mondiale est la première grande rupture dans la Social-démocratie, en effet les directions des partis socialistes et sociaux démocrates (comme la SFIO, le SPD) vont participer à la guerre contre l'idéal de paix voulu par le socialisme (Jean Jaurès sera assassiné pour être resté fidéle à la paix). Ces partis vont exclure les « pacifistes », donnant naissance aux premiers PC en Europe (KPD issue du SPD, en Russie le PSDOR se scinde en 2, les mencheviks pro-guerre et les bolcheviks pacifistes). C'est ainsi que née la IIIème internationale, ou Internationale Communiste.

Seconde rupture se fait après la première Guerre Mondiale, les Sociaux-démocrates abandonnent l'idée de révolution pour celle du réformisme comme seul débouché. Il n'y a cependant pas de rupture avec le Socialisme, car le but recherché par les Sociaux-démocrates est de dépasser le Capitalisme par une appropriation collective des moyens de production. La différence avec les autres Socialistes vient du fait qu'ils participent à des gouvernements bourgeois.


Dans les années 50, vient la troisième rupture, C'est l'époque de la rupture avec le Socialisme Scientifique. En 1959 le SPD au congrès de Bad Godesberg abandonne toutes ses références au marxisme, socialisme et révolution, il accepte désormais l'économie de marché et le capitalisme.
Les Sociaux-démocrates se rangent dans le camp des Keynésiens, développent des politiques étatiques de relance de l'économie par la croissance et la demande. Cette politique les caractérisent jusque dans les années 70. Cependant les Sociaux-démocrates opèrent un changement sémantique avec des modèles nouveaux: « modernité » et « réalisme » le virage libéral débute avec la crise pétrolière des années 70.


La doctrine « moderne » de la Social-démocratie se défini a travers une double rupture: fin de l'idée du Socialisme et du Keynésianisme. Se développe que seule l'idée privée dans un cadre capitaliste peut permettre le développement. Profitant de la seconde mondialisation, les Sociaux-démocrates font un virage à droite: Privatisations, déréglementation du marché, fin de l'Etat providence... C'est la « 3ème voie » (Ni conservatrice, ni Socialiste, mais réformiste et « démocratique ») que l'on qualifie de « Social-libérale » (Tony Blair, Gerard Schröeder).


La Social-démocratie connait une crise d'identité, une partie de son aile gauche refuse le libéralisme au profit de politiques keynésiennes (WASG en Allemagne, PRS en France...). Sur l'aile droite de la Social-démocratie, on constate l'abandon des dernières références de la Social-démocratie, on regarde vers le centre droit, comme en italie avec les Democratici di sinistra qui devraient créer un « Parti Démocratique » avec la démocratie chrétienne italienne (UDF Italienne), en France avec Michel Rocard ou Bernard Kouchner regardant vers le centre droit, En Allemagne et Pays Bas ils mènent des politiques de coalition avec la droite (SPD/CDU-CSU).



Commentaires (4)
2. Pour une Gauche Uni le 03/05/2007 13:08
bonjour,
Lors de l'élection présidentielle de 2002, le candidat du PCF (Robert Hue) a, pour la première fois obtenu, moins de 5% des suffrages exprimés, et a été dépassé par une candidate d'extrême gauche (Arlette Laguiller).
Le 22 avril PCF n'a séduit que 2 % des voix, c'est un peu décevant, tout en sachant que les militants de gauche ont reporté leurs voix vers Bayrou, le Centre avec priorité à Droite.
Au demeurant, le programme de Mme Buffet n'était pas mal du tout.
Je soutien Ségo depuis le début contre Sarko, droite fascisante, pas d'autres solutions : il faut rassembler toute la Gauche.
Amicalement Victoria

C'est la lutte finale ...
3. Nicolas le 03/05/2007 18:51
Merci pour ta contribution Victoria

Je pense la même chose en régle générale, beaucoup de communistes ont voté Royal par peur de l'effet 2002, donc beaucoup de perte pour notre parti. Mais ce n'est pas la seule chose , il y a eu aussi la candidature Bové qui n'avait comme but d'affaiblir le PCF (cf leur site ou les attaques sont tournées vers le PCF et non la droite)

Pour quela gauche réussisse fortement il faut un PCF fort (comme en 1936 et 1945), c'est la condition siné qua none pour la marginalisation de la droite fasciste et du FN.

...groupons nous et demain...


4. jean-francois dieux le 05/05/2007 00:03
mais le ps est au centre, donc en allemagne on rassemble toute la gauche cad a gauche du ps, il ya des anar-moi bcp de coco (differentes mouvamces) et des sociaux , des gauchistes et alter-mondiaux, MAIS PAS DE SOCIAUX-DEMOCRATES-enfin disons les ex-ps sont venus dans ce nouveau parti LA GAUCHE ALLEMANDE DIE LINKE , etre au moins anti-liberal est notre condition pour venir chez nous, il y a environ 50 plattes-formes mais nous ne voulons pas d´aile SINON ON A LE B..... comme en france , salut j f dieux encarte die linke nouvelle large gauche allemande
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